Un chat parmi les ombres (Deuxième partie)
Murmure
Je filais à toute vitesse dans les hautes herbes. Plus que quelque pas et j’atteignais la lisère d’une foret dense. Une fois celle-ci franchit, je me fondis rapidement dans les ombres comme j’avais l’habitude de le faire autrefois. Le clergé de femme arriva à bout d’haleine. Elles passèrent les bois sombre et humide mais jamais elles ne m'ont vues. Par contre, moi je les voyais, moi je scrutais chacun de leur mouvement. Il faut dire que du haut de mon arbre, percher sur une branche, j’avais une bien meilleure vue. En plus des rayons lunaires qui me facilitait la tache. Un jeu d’enfant! Découragées, les prêtresses de Sharess firent volte face et rentrèrent à leur repaire. La voie étant libre, comme un chat j’ai descendue de l’arbre et tomba nez a nez avec une jeune prêtresse, Morye.
J’étais figé sur place, elle aussi. J’aurais pu la tuer en quelque seconde mais quelque chose m’en empêchait. Son regard! Oui, son regard. Il était remplit de question et de délicatesse. En observant attentivement on pouvait presque sentir une légère admiration. Soudain, l’éclat de ses yeux se perdit et elle s’effondra. Derrière une silhouette elfique se tenait droite, deux dagues en mais, le sang de la pointe de la lame coulant sur le cadavre.
-Eärlindë. . . . Qu’est ce que tu fais ici!
-Je viens te sauver la vie, jeune imprudente.
-Et comment tu m’as retrouvé.
-J’ai suivit leurs traces, je me suis vite aperçu qu’elles pourchassaient les tiennes.
-Et pourquoi tu me viens en aide?
-Parce que Rosana l’aurait voulu.
Le silence s’abattit sur nous. Je ne pouvais pas la voir correctement a cause de la noirceur mais heureusement, elle non plus. Nous allâmes trouver un abri et y passâmes la nuit.
Lorsqu’Eärlindë se réveilla le lendemain elle ne me vit pas. Elle commença le petit déjeuner, sa tête remplit d’hypothèse. Ce sont des pas qui la sortit de ses pensés, la rôdeuse empoigna son arc, prête a se défendre.
J’apparus dans son champ de tir et comme je l’avais prévue, elle resta surprise, bouche bée. Elle m’examina avec attention. Mes oreilles de chat, couvertes de poils lisses et noirs, pouvaient tourner dans toutes les directions. Mon nez remua lorsque je me mis à humer l’air. Je tendit ma main vers elle pour lui faire signe de rabaisser son arme. Mais je crois que mes mains griffues la furent redoublé de prudence. Je m’avançai vers elle.
-Ce n’est que moi. Baisse ta garde voyons.
-Dé…désolée, je ne savais pas que la ressemblance pouvait être ainsi, je ne t’avais encore jamais vue sous cette . . . aspect.
J’ai alors posé mes yeux jaunes pourvue d’une pupille noir a la verticale de mon œil me donnant le regard imposant d’un chat. Toujours surprise, elle continua son examen de moi en descendant vers le bas. Par amusement, je fis balancer ma queue touffue sur le sol.
-Wow! C’est tout a fait épatant.
C’est alors que j’ai sourit, contente, et mes deux petites canines acérées se montrèrent enfin, pour finaliser ma touche de différence avec les autres. Eärlindë restait la bouche grande ouverte, elle finit enfin par dire quelque chose.
-Mais comment as-tu fait pour te sortir des emprises de Lessiena?
Et c’est en mangeant assit sur un rocher que je lui raconta mon histoire, tout doucement, comme les murmures du vent sur les feuilles.
***
J’étais toujours couché contre le mur lorsque je vis Rosana prendre la fuite. Je me sentais heureuse mais j’étais terriblement triste, je me sentais délaissée et savais que mes minutes étaient comptées. J’étais seule avec Lessiena, je me demandais si Eärlindë était toujours dans la pièce. Je sursautai en entendant Lessiena parler dans ma direction.
-Qu’allons nous bien pouvoir faire de toi . . . Pour l’instant, je ne sais pas, tu pourrais être l’objet de vengeance contre ta chère maîtresse.
Je ressentais une certaine jalousie dans son ton de voie mais impossible d’en être certaine.
-Je te confirais à Morye, lorsqu’elle reviendra. Taches d’être un chaton bien sage.
Elle sortit d’un pas précipité, en relevant sa tête pour montrer sa supériorité. Moi, je reprenais des forces tranquillement. Et petit à petit, je m’endormis.
A mon réveil, j’étais sur un coussin bien confortable. En ouvrant un œil, j’aperçus Morye qui me préparait un bol de lait chaud. Qu’allait-il encore faire pour créer une nouvelle fête aujourd’hui? La jeune fille, âgée environ de 16 petites années s’exclama.
-Ah! Enfin, tu te réveilles, j’avais peur que tu ne te remettre jamais. Et comme tu es une magnifique bête cela aurait été bien dommage.
J’avais peine à croire que ses paroles étaient franches mais pourtant son regard ne montrait pas de mensonge.
-Tu sais, j’ai une idée, mais tu dois me promettre de ne rien dire à la maîtresse, sinon elle risquerait de me punir. Tu comprends?
Bien sure que je comprenais, mais comment lui faire comprendre? Elle sourie et me chuchota à l’oreille.
-Puisque tu es toujours discrète. Je te donnerais le nom de Murmure. Parce que tu voyageais légèrement, te faufilant partout. Tu trouves ça jolie?
Si j’aurais su lui sourire, je l’aurais fait. Murmure, cela me plaisait bien. Elle sortit alors d’une armoire un vieux livre noir avec des écriteaux en argent. Sur la couverture on pouvait voir une bouche rouge comme le sang, le symbole de Sharess. Prit d’un frisson, je recula de méfiance. Elle l’ouvrit à une page bien précise. Et me dit.
-Oh! Non, tu n’as rien à craindre, c’est le livre du clergé.
C’est bien pour cela que j’ai peur! Mais encore une fois, aucune chance de la faire lire dans mes pensées. Elle jetant un œil derrière moi, je vis que j’étais au pied de l’hôtel principal. J’avais un millier de question en tête.
-Ah, par chance, nous avons tous les ingrédients ici. Tu verras, après cette formule magique tu seras comme moi! Exactement comme moi, deux jambes et deux bras. C’est génial hein!
QUOI! Elle ne s’avait pas le danger de faire une magie si puissante, en serait-elle apte? Je me mis à miauler pour lui faire comprendre que ce n’était pas une bonne idée. Mais son esprit enfantin pensait que mes miaulements étaient des cris de joie.
-Bon places toi ici, moi je dois me placer la et. . .
Elle jeta un regard et lit les phrases du bouquin. En plus, s’était la première fois qu’elle faisait ce genre de chose. Puis elle se mit à parler d’une langue que j’ignorais, elle avait les yeux fermés et l’air concentrée. Peut-être que toute cette remue ménage allait marcher? C’était presque sans espoir mais j’espérais de tout cœur que la volonté de cette fillette changerait tout. Elle s’arrêta de parler et une lumière blanche enveloppa mon corps. J’étais éblouit. J’entendis Morye s’effondrer a bout de force sur les escaliers menant à l’hôtel. Je tentai de bouger mais j’étais paralysée. Une douleur s’empara de moi, me faisant grogner de douleur mais bientôt mais grognement se changèrent en hurlement humain. Mon corps s’allongea. Et soudain! Plus rien, je sombrai dans le noir.
J’ignore pendant ce temps ce qui c’est passé, mais a mon réveil. Morye était évanouit sur le sol et moi j’étais bipède. Je marchais avec difficulté mais, grimpait en me cachait avec une grande agilité. J’étais rapide, sournoise et j’avais un corps frêle. Je souriais à grande dent lorsque j’entendis Morye gémir. Je partis vite me cachée derrière l’hôtel, et les ombres s’emparèrent de moi.
Comme je pensais, Morye alla chercher de l’aide, sachant maintenant sa grosse bêtise. Et en revenant, les disciples de Sharess fouillèrent la pièce. Lorsqu’elles s’approchèrent de l’hôtel, je sauta hors de ma cachette et prit la fuite par la fenêtre. Avec l’aide de mes griffes, j’ai facilement atteint la terre ferme.
***
-Elles se sont mit à ta poursuite et c’est pourquoi tu as filler vers la foret
J’opinai de la tête. Soulagée de toute cette histoire traumatisante.
-Tu devrais te cachée dans le prochain bateau. Jamais elles ne penseront que tu as quittés cette région de cette manière.
-Ah non! J’ai horreur de l’eau, Rosana me faisait toujours prendre mon bain et c’était un cauchemar!
-Allons, tu ne vas pas dans l’eau mais sur un bateau, c’est ta seule chance de t’en sortir je crois.
Les adieux furent courts mais remplit d’amour. J’attendis la nuit pour m’introduire dans une calle de navire. J’avais un pincement sur le cœur. Sûrement parce que je laissé une amie derrière. Ou parce que je perdais tout ceux que j’aimais, Rosana, Eärlindë et meme Morye. . .
Je n’ai pas compté le nombre de jour passé dans cette calle, mais j’étais heureuse de m’éloigner de la mer. Je me trouva un bon petit sanglier et le dégusta avec appétit. Il faut dire que les rats du bateau avaient fait leur temps. J’ignorais ou j’étais ni même le nom des passants.